Je pense que je suis quelqu’un de relativement patient dans la vie. J’ai voyagé des heures interminables dans le trafic, j’ai travaillé avec des clients exigeants, j’ai même déjà monté un meuble IKEA sans sacrer. Et pourtant… rien, absolument rien, ne m’avait préparé à la patience qu’exige la paternité.
C’est tellement facile de sous-estimer la patience requise pour réaliser, avec un enfant, des tâches qui ne devraient pas être très compliquées comme enfiler une pull up, ramasser quelques jouets ou brosser ses dents. Mais sous le prisme d’un petit toddler, ces tâches peuvent prendre des proportions démesurées.
C’est confronté à ça que j’ai compris que la patience, ce n’est pas un trait de caractère. C’est un muscle. Et comme tout muscle, il se fatigue… mais il peut aussi se renforcer.
Pourquoi les parents perdent patience (et comment garder son calme)
Entre un café froid, un cri perçant et un pantalon plein de pâte à dents, la fameuse ‘zen attitude’ prend parfois le bord. On dit souvent qu’il faut “rester calme”, comme si c’était simple. Mais entre le manque de sommeil, les horaires chamboulés, la charge mentale et les émotions de nos petits humains, c’est un cocktail explosif.
La vérité, c’est qu’on est constamment sollicités. Notre cerveau jongle entre le travail, les repas, les crises, le lavage et les mille petits détails du quotidien. Il n’est pas surprenant de sentir que notre réservoir de patience se vide parfois plus vite qu’on ne le voudrait.
Et pendant que nous essayons de tout gérer, nos enfants, eux, apprennent à gérer leurs propres émotions. Ils testent les limites, expérimentent la frustration, découvrent ce qu’est “attendre”. En d’autres mots : ils apprennent à vivre, pendant que nous apprenons à ne pas exploser.
Il m’a fallu du temps pour l’accepter : perdre patience ne fait pas de moi un mauvais père. Ça fait de moi un humain. La vraie patience, ce n’est pas de ne jamais s’énerver. C’est de savoir se recentrer plus vite.
Mes petits trucs pour rester calme avec les enfants
Voici quelques stratégies utiles pour garder son calme quand on perd patience avec nos enfants
Respirer avant de répondre. Une simple pause de 5 secondes peut changer tout le ton de l’échange.
Nommer ce que je ressens. Dire “je suis fâché” permet de reprendre le contrôle avant que la colère ne parle à ma place.
Accepter l’imperfection. Il y aura des matins où rien ne roule. Et c’est correct.
S’éloigner quelques secondes. Sortir de la pièce, boire un verre d’eau, puis revenir plus calmement.
Faire une rétroaction avec soi-même (ou son partenaire) pour apprendre des situations qui nous ont fait perdre le contrôle
Ces petits gestes ne règlent pas tout. Mais ils me rappellent que la patience, ce n’est pas un état, c’est une pratique.
Cultiver la patience au quotidien
Donc la patience est comme un muscle et il faut s’entraîner pour devenir plus fort. Chaque jour, nos enfants nous offrent des “exercices” : attendre qu’ils s’habillent, écouter leur explication de trois minutes pour dire “j’ai faim”, ramasser les mêmes jouets qu’hier.
C’est frustrant parfois, oui. Mais c’est aussi là que tout se joue : dans les micro-moments. Ces instants où on choisit la douceur plutôt que la réaction. Où on ralentit volontairement. Où on se dit : “Ok, ça aussi, ça va passer.”
Et ce qui est beau, c’est que nos enfants apprennent de ça.
Ils voient comment on gère la colère, comment on respire, comment on redescend. Ils nous observent plus qu’ils ne nous écoutent. Et tranquillement, ils intègrent cette patience-là à leur tour.
Mot de la fin
La patience, ce n’est pas être parfait.
La patience s’est faire de son mieux pour être plus présent, plus conscient, et un peu plus doux avec nos enfants, et avec soi-même.
La patience n’est pas une destination, c’est un trajet cahoteux qu’on refait chaque jour.
Certains jours, on s’y perd un peu. D’autres fois, on retrouve le chemin.
L’important, c’est de continuer d’avancer.












